Théologienet éditeur, Denis Sureau a dirigé la publication de l'œuvre de l’historien catholique Augustin Cochin (1876-1916) pour les éditions Tallandier sous le titre "La machine révolutionnaire". Il revient pour Aleteia sur cet auteur aujourd’hui oublié et pourtant nécessaire dans la compréhension de la Révolution française et du système démocratique. 1917 il était une fois la révolution. Documentaire histoire (1h22) - France. Réalisé par Bernard George. Résumé. Dans le fracas de la Première Guerre mondiale, saignée par les combats, éprouvée par la faim, la Russie des Tsars entre en révolution. Pour tout un peuple, l'espoir renaît. Mais le rêve ne va pas durer. Alors que le chaos se propage dans le pays, une poignée Unevolonté de se placer hors du champ électoral. Ces deux courants, RN et LFI, étant porteurs de deux populismes, ils peuvent se retrouver dans Parcontre, de la révolution de 1848, il n’en est presque jamais question, occultée de la mémoire nationale, « oubliée » selon le mot des historiens Michèle Riot-Sarcey et Maurizio Gribaudi. Olivier Besancenot vous raconte, en trois épisodes, pourquoi cette révolution est un moment fondamental dans l’histoire de l’émancipation. Aujourd’hui, deuxième épisode : le Mêmesi la perception des bénéfices de l’un ou l’autre sur la santé reste équilibrée (52-53%), il faut noter une baisse de perception de la qualité gustative des produits bios. Une baisse marginale car encore 82% des Français achètent des produits bio, 37% en achètent une fois par semaine, 62% une fois par mois. AuxEtats-Unis, la révolution conservatrice dévore ses propres enfants. Jamelle Bouie — Traduit par Jean-Marie Pottier — 26 septembre 2015 à 13h49. . L'info scénario Billet de blog 21 mars 2013 Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus. Les articles les plus lus Journal — Allemagne l’adieu au pacifisme Journal — À travers l’Afghanistan, sous les talibans Recommandés par nos abonnées À la Une de Mediapart Journal — Écologie Incendies en Gironde C’est loin d’être fini » Dans le sud de la Gironde, le deuxième méga-feu de cet été caniculaire est fixé mais pas éteint. Habitants évacués, élus et pompiers, qui craignent une nouvelle réplique, pointent du doigt les pyromanes avant le dérèglement climatique, qui a pourtant transformé la forêt des Landes en grille-pain ». Journal Été de tous les désastres le gouvernement rate l’épreuve du feu Le début du second quinquennat Macron n’aura même pas fait illusion sur ses intentions écologiques. Depuis le début de cet été catastrophique – canicules, feux, sécheresse –, les ministres s’en tiennent à des déclarations superficielles, évitant de s’attaquer aux causes premières des dérèglements climatiques et de l’assèchement des sols. par Mickaël Correia et Amélie Poinssot Journal Des avocates et journalistes proches de Julian Asssange poursuivent la CIA Deux journalistes et deux avocates américains ont déposé plainte contre l'agence de renseignements américaine et son ancien directeur, Michael Pompeo. Ils font partie des multiples proches du fondateur de WikiLeaks lui ayant rendu visite dans son refuge de l’ambassade équatorienne de Londres alors qu’il était la cible d’une vaste opération d’espionnage. La sélection du Club Billet de blog Quand la langue nous fait défaut Les mots ne sont plus porteurs de sens, ils ne servent qu'à indiquer ce que l'on doit penser et ce qu'il est interdit de penser. La réaction du gouvernement français aux bombardements de Gaza le démontre une fois de plus. Billet de blog De Kaboul à Kyiv femmes déchues de leur citoyenneté [Rediffusion] Rien en apparence semble lier le sort des femmes afghanes à celui de leurs contemporaines ukrainiennes si ce n’est déjà la dure expérience d’une guerre sans fin. A travers leur corps de femme, peu importe leur âge, elles subissent une guerre menée contre leur statut durement gagné en tant que citoyennes ayant des droits, au nom d’une violence patriarcale que l’on espérait révolue. Billet de blog Russie, une guerre criminelle, une opinion complice ? Une analyse du sociologue russe Lev Goudkov, qui démonte les leviers de la propagande du pouvoir russe et y voit l'explication du soutien passif, mais majoritaire apporté par la population russe à l'intervention militaire en Ukraine. Il ne cessera, selon lui, qu'avec un choc qui lui fasse prendre conscience des causes et des conséquences de la guerre, processus qui n'est pas encore engagé. Recensé Patrice Gueniffey, Bonaparte, Gallimard 2013. 864 p., 30€. Dernier titre sur l’interminable liste des biographies consacrées à Napoléon Bonaparte, le livre de Patrice Gueniffey n’est pas une œuvre de circonstance contrairement aux ouvrages récemment parus en français ou en anglais, à l’occasion d’un bicentenaire qui ne s’achèvera qu’en 2015. Depuis 2004, l’auteur souhaitait achever ce que son maître, François Furet, n’avait fait qu’amorcer une vie de Napoléon. Contre la tendance actuelle qui délaisse l’individu au profit des grandes fresques d’une époque et privilégie l’étude du fonctionnement des institutions impériales en France et en Europe – la dernière en date étant celle d’Aurélien Lignereux sur l’Empire des Français Seuil, 2013 – Gueniffey entend bien revenir à la biographie et retracer les splendeurs et misères d’une existence hors du commun. Certes, l’ère de l’héroïsme guerrier dont Bonaparte se faisait l’étendard est actuellement démodée, mais le personnage incarne aussi l’individualisme moderne par sa foi dans le pouvoir de la volonté. Le condottiere Le premier volet de cette biographie porte sur les années 1769-1802, ce qui permet à l’auteur de décrire l’ascension fulgurante d’un jeune Corse que rien ne prédestinait à conquérir la France, puis l’Europe. L’objectif visé est de saisir le moment où l’homme – ici Bonaparte – sait à jamais qui il est » Borges. Ce n’est certes pas dès sa naissance qu’il en devient conscient ; ni même durant l’enfance. Gueniffey insiste bien sur cette enfance et sur le fait que Bonaparte a très tôt été acculturé. Il nie à juste titre la pertinence des analyses déterministes qui voudraient que Corse, l’on soit né, et Corse, l’on demeure ». Par la grâce de ses études et l’éloignement sur le continent, le jeune garçon s’est rapidement francisé. Son intérêt ultérieur pour l’île de Beauté participerait tout au plus d’une mélancolie pour un passé à jamais évanoui – ranimé peut-être par l’écrit de Rousseau sur le Projet de Constitution pour la Corse de 1765. Par ailleurs, son admiration pour Paoli peut se comprendre par la célébrité de ce compatriote et les réformes éclairées qu’il a introduites dans leur pays natal. Entre 1755 et 1769, la Corse en effet a vécu une révolution, qui précède donc celles qui vont bientôt bouleverser le monde occidental. Mais, et l’on s’accordera volontiers avec l’auteur, la constitution de Paoli n’était pas si démocratique qu’on l’a dit. Composé de quelque 9 pages, énumérant les principes constitutifs du gouvernement, ce texte avait surtout pour but de fonder l’autorité sur le consentement de tous » p. 38. La diète, élue démocratiquement, représentait le peuple souverain, mais le père de la patrie », le généralissime Pascale Paoli, était inamovible et concentrait tous les pouvoirs. Cette habile, mais trompeuse, construction ferait-elle date ? Notamment après le coup d’État du 18 Brumaire ? Le consulat à vie de Bonaparte s’en serait-il inspiré ? L’auteur ne le dit pas, mais n’anticipons pas. Bonaparte demeure en vérité un garçon ordinaire jusqu’à la campagne d’Italie. C’est celle-ci qui lui dévoile son génie et le révèle à l’Europe stupéfaite – et non le siège de Toulon, qui lui valut un titre de général de brigade, mais non la notoriété. En six mois, le jeune général a conquis la péninsule. Il fait mieux. Il la révolutionne et crée des républiques-sœurs. C’est dire qu’il met en pratique des talents qu’il ne soupçonnait pas jusque-là et qui n’avaient rien de militaire. De là ses propos ultérieurs sur la nécessité de marier tout à la fois la force des armes et celle de l’esprit. De l’esprit, il n’en manque pas. Sachant séduire ceux dont il a besoin, refuser les ordres qui l’indisposent, imposer ses idées aux contemporains, Bonaparte découvre également son charisme et son autorité. En Égypte, il découvre aussi l’inhumanité de l’homme, ce qui confirme ses lectures de Machiavel sur la foncière méchanceté humaine et le détache définitivement de Rousseau. Dès lors, il adopte un comportement qui paraît calqué sur les conseils formulés dans le Discours sur la première décade de Tite-Live. Gueniffey suggère en effet qu’il fut un des meilleurs élèves du Florentin. C’est fort possible. Les œuvres de ce dernier figuraient en bonne place dans ses bibliothèques successives. Au XIXe siècle, détracteurs et admirateurs n’hésitaient pas d’ailleurs à rapprocher le Héros » de la figure du condottiere. Tel Stendhal Suivant moi, on ne trouve d’analogue au caractère de Napoléon que parmi les condottieri et les petits princes de l’an 1400 en Italie [...] Hommes étranges, non point profonds politiques [...] faisant sans cesse de nouveaux projets, à mesure que leur fortune s’élève, attentifs à saisir les circonstances et ne comptant d’une manière absolue que sur eux-mêmes. Âmes héroïques nées dans un siècle où tout le monde cherchait à faire et non pas à écrire » [1]. C’est bien cet homme d’action, indifférent aux notions conventionnelles de bien et de mal, que reconstitue patiemment l’auteur tout au long des centaines de pages qui constituent le prélude à la prise de pouvoir et à l’ascension suprême. Quelle période autre que la Révolution aurait-elle été plus propice à un jeune militaire de petite noblesse pour accéder au généralat et au gouvernail de l’État – excepté la Renaissance italienne ? Sûrement pas l’Ancien Régime où les rangs ne s’acquéraient dans l’armée qu’avec les quartiers de noblesse, et où le pouvoir suprême était entre les mains d’un souverain héréditaire. Pour que se modifie tout cela, il fallut rien moins qu’une révolution. Jamais dans l’histoire, la mobilité sociale ne fut à ce point chamboulée. La méritocratie révolutionnaire avait changé la donne. Le fils de la Révolution Napoléon Bonaparte n’aurait jamais été celui qu’il est devenu si l’époque n’avait été si extraordinaire et si ouverte aux talents. C’est la Révolution qui le crée, mais elle le crée comme révolutionnaire. Vu sous cet angle, le militaire éduqué à l’école d’Ancien Régime a su choisir son camp. Gueniffey note bien sa sympathie pour le clan robespierriste, sans pour autant amplifier un jacobinisme qui n’aurait duré que le temps d’un été – celui du Souper de Beaucaire de 1793 – à l’heure de la patrie en danger [2]. De fait, au moment de ses premières prouesses, Bonaparte aurait été tout à la fois révolutionnaire et postrévolutionnaire p. 254. Révolutionnaire en raison de sa jeunesse, de son volontarisme et de ses principes – avant tout l’égalité. Postrévolutionnaire en ce qu’il incarne, comme l’armée avec lui, la Révolution sans la guerre civile. Il serait le fils de la nation en guerre, et non de la politique » p. 255. Dans la première phase de sa carrière, c’est parce qu’il marche dans le sens de la Révolution qu’il devient ce qu’il est le héros italique qui a libéré l’Italie et civilisé l’Égypte. Dès lors, sa renommée devient générale. Le retour d’Égypte et le voyage triomphal de Fréjus à Paris en témoignent plutôt bien, tout comme les pièces de théâtre qui chantent le Héros de retour. Personne, cependant, ne s’attend à le voir s’emparer du pouvoir. À la même date, c’est sur Sieyès que reposent les espoirs d’un remaniement efficace des institutions républicaines. Nul n’appelait un Sauveur, surtout pas militaire. Tout au plus un bon législateur tel qu’est alors perçu l’abbé Sieyès. De même, on peut légitimement douter que le Directoire ait été au bord du gouffre » p. 449 c’est là une belle image, mais peu crédible. Que des réformes aient été envisagées ne signifie pas en effet que les réformistes aient voulu renverser le régime. Il est vrai que la Constitution de l’an III interdisait des modifications avant 1804. Mais un moyen terme était envisageable. L’agonie du Directoire », titre d’un chapitre de la cinquième partie, est toute relative, d’autant que la situation s’est améliorée au cours de l’automne 1799 vaincues durant l’été par la coalition antirévolutionnaire, les armées françaises ont repris le dessus ; les réformes entreprises du point de vue financier et du point de vue de l’ordre public commencent à porter leurs fruits, etc. Gueniffey ne le conteste pas, mais reproche au Directoire de ne pas avoir fait aboutir plus rapidement ces réformes. Selon lui, les Français seraient soucieux avant tout de conserver les acquis de la Révolution, mais mépriseraient leur gouvernement et ses institutions débiles » p. 457. Et pourtant, ce sont pour une grande part ces institutions que Bonaparte va parachever. Il y a ici une contradiction certaine. Et ce n’est pas la seule, puisque Gueniffey affirme tout d’abord que les Français souhaitaient le retour à une forme de pouvoir absolu, sinon de droit divin » p. 254, tandis que plus loin, ces mêmes Français voient s’écrouler la République sans pour autant croire que la monarchie put la remplacer avantageusement » p. 456 ? Attendaient-ils un sauveur inédit ? Un roi d’un genre nouveau » p. 457 ? Toute histoire ou biographie du Premier Empire bute sur ce point. Le Bonaparte de Gueniffey ne fait pas exception. L’admiration légitime pour les exploits de Bonaparte ne veut pas dire que les Français envisageaient un changement de régime avec à sa tête un petit général. On connaissait sa réputation de soldat, mais qui était au courant de l’expérience civile et politique acquise en Italie et en Égypte ? Les contemporains de Bonaparte n’avaient pas l’expérience que nous avons – du gouvernement de Pétain à celui de de Gaulle – et ne pouvaient soupçonner le génie organisateur et administratif du généralissime. Depuis dix ans, la politique avait été entre les mains de représentants élus par le peuple. La participation aux élections avait certes chuté, mais ceux qui s’y rendaient étaient hautement motivés. Le Directoire était moins démocratique que les régimes précédents, et encore n’avait-il pas introduit un suffrage au premier degré plus large que celui de la Constituante ? Les études de Bernard Gainot et de Pierre Serna [3] démontrent en tout cas que la vie politique de la France était loin d’être morne. On pouvait évidemment reprocher au Directoire de fouler aux pieds la volonté nationale quand les résultats des élections ne lui convenaient pas, ainsi qu’en témoignent les coups d’État de fructidor an V et de floréal an VI, qui ne menaient pas du reste à des répressions sanglantes, tout au plus à quelques déportations. Les avis s’accordent par ailleurs pour reconnaître que les conditions de vie du peuple s’étaient fort améliorées et que les subsistances étaient bon marché [4]. L’année 1799, c’est vrai, fut une nouvelle épreuve pour la République. Les élections avaient été favorables aux Jacobins ce qui ranimait la crainte d’un retour au gouvernement de l’an II, qu’allaient stimuler les défaites infligées à la France en Italie, en Suisse et sur le Rhin. Il fut question en effet de levée en masse, de loi des otages, d’emprunt forcé, de patrie en danger p. 450. Le club des Jacobins rouvrit ses portes, mais ne sut ressusciter l’esprit de l’an II. Quelques semaines plus tard, le nouveau ministre de la Police, Fouché qui n’était certes pas un modéré, les faisait fermer. Ce brouhaha n’avait pas de quoi inquiéter l’ensemble des Français. Étaient-ils même au courant ? Rien de moins certain. Il est vrai aussi qu’à Paris même, le Directoire était critiqué, mais comme tout gouvernement peut l’être par des citoyens quels qu’ils soient. D’après Von Humboldt, de visite dans la capitale, il l’était avant tout dans les lieux autrefois fréquentés par la cour [5]. Que dire de plus à ce sujet sinon qu’il est imprudent de conclure à l’impopularité d’un régime à la lumière de ce qui suit, surtout quand cela s’opère par la force et la contrainte. C’est la question qui se pose devant des assertions qui demanderaient à être sérieusement motivées. Le dictateur consulaire Le pouvoir ne fut pas donné à Bonaparte. Il lui fallut s’en emparer » p. 461. L’auteur admet donc que la popularité du héros n’entraîna pas sa nomination au sommet de l’État. Une véritable conjuration vit le jour qui rendit possible le renversement définitif du Directoire. Sieyès y participait avec l’idée de modifier la Constitution de sorte que le gouvernement soit plus efficace. Lui non plus ne visait pas à porter au pouvoir suprême un dictateur, ni même un président de la République sur le mode américain. Il conservait aux corps législatifs Tribunat et Corps législatif une place de choix, mais ceux-ci n’étaient plus élus directement par des électeurs. Ils étaient choisis par le Sénat – ou Collège des Conservateurs. Le chef de l’État, nommé à vie, était doté d’une fonction purement honorifique. On sait ce qu’il advint. Une fois le coup d’État effectué, Bonaparte fit pression sur ses acolytes et réussit à reprendre le contrôle des discussions et des décisions. Le résultat en fut une constitution bien différente de celle prévue par l’abbé. Il revint à Necker de démystifier la mystification quand il constata qu’après le coup d’État du 18 Brumaire, la République française n’était plus qu’une fiction puisque la nation était dépouillée de ses droits politiques et que les corps constitués ne pouvaient plus communiquer avec l’opinion publique. Il n’y aurait que le Premier Consul à sortir armé de la tête du législateur ». Gueniffey le reconnaît, mais accepte placidement ces changements parce qu’ils permettraient d’accélérer les réformes et de terminer enfin la Révolution. Un des chapitres est même intitulé Le dernier jour de la Révolution ». Cela ne veut pas dire que Bonaparte renonce à ses acquis. Le Premier Consul entend bien les perpétuer et les fixer dans le marbre des lois. Ici encore, il est tout à la fois révolutionnaire et postrévolutionnaire. À cette grande différence près, qui semble ne pas gêner l’auteur, que s’y surimpose le dictateur. Dictature ferme, judicieuse et bienfaisante », selon Lacretelle p. 534, grâce à laquelle quatre mois suffisent pour introduire des réformes que cinq années de paralysie directoriale » n’ont pas su mener à bien Caisse d’amortissement, Banque de France, administration des contributions directes, système préfectoral et réorganisation du système judiciaire. Et surtout, grâce au monopole de la décision » qui lui est imparti, Bonaparte peut s’attacher à rationaliser et renforcer l’État p. 586. Il sait faire mieux encore et se couler dans la figure du despote éclairé si typique du XVIIIe siècle. Pour Gueniffey, rien de contradictoire dans la présence en un seul homme de ces influences diverses et variées la nature du régime consulaire serait républicaine ; la forme monarchique, et les méthodes de travail dignes d’un Joseph II ou du Grand Frédéric. Sous le Consulat, Bonaparte réussirait donc à faire fusionner en lui les tendances les plus opposées du siècle. Le terroriste Tout cela provoque évidemment des résistances, et partant, des mesures coercitives. C’est le volet moins brillant de la politique consulaire, celui qu’on met peu volontiers en valeur. Non seulement Bonaparte souhaite dès 1799 éliminer les derniers des Jacobins – trente-quatre auraient dû être déportés mais, devant le tollé que cela suscita, ils furent seulement assignés à résidence – mais il ne tolère aucune opposition. La liberté de la presse qui était si chère à la Révolution laquelle l’avait certes violée à plusieurs reprises est muselée. Dans les départements, des commissions militaires et des tribunaux d’exception font régner la terreur. L’historien américain Howard Brown a calculé qu’en l’an IX, pas moins de 1 400 à 1 500 personnes furent exécutées et, en l’an X, quelque 900 à 1 000 individus. Bonaparte rêvait de remplacer l’anarchie » révolutionnaire par l’ordre et l’autorité, mais il ne sut y parvenir qu’en usant des moyens propres à l’époque si décriée de la terreur. Il échangea la répression incontrôlée de l’an II contre une répression contrôlée d’en haut, qui n’était pas moins arbitraire. Gueniffey n’insiste pas assez sur ce point. Et c’est dommage, d’autant que la répression ne faiblira pas tout au long du règne. En 1810-1811, par exemple, les bulletins de police signalent la présence dans les diverses prisons parisiennes de 4 500 à 4 700 personnes [6]. Encore Paris n’est-il plus le centre exclusif de la répression comme il en allait en l’an II. S’y ajoutent au fil des ans le fort de Ham, le château d’If, la forteresse de Fénestrelles, la Corse, etc. Tout cela concerne évidemment le second volume à paraître sur l’Empire. On aurait mauvais gré à reprocher à l’auteur de ne pas l’avoir traité dans le premier. Tout au plus aurait-il pu noter l’intense coercition qui visait à pacifier les départements. Car la terreur consulaire se donne pour objectif de restaurer l’ordre et l’autorité. Le pacificateur Une fois restauré cet ordre en Vendée et dans le Midi, Bonaparte réussit à pacifier les querelles religieuses en signant le Concordat. Le chapitre qui y est consacré est particulièrement intéressant et illustre la thèse principale du livre sur la force de la volonté. Bonaparte y consacre en effet des jours et des mois, ne se laisse rebuter par aucun obstacle et tient tête à tous ceux qui s’y opposent. De même, dès 1801, il repense les relations avec l’Amérique et avec les colonies et envisage de reconstituer un empire colonial – voué à l’échec, on le sait. Ce passage permet à Gueniffey d’étudier et de nuancer la position de Bonaparte vis-à-vis de l’esclavage. Il l’aurait réintroduit par pragmatisme, et non par antipathie vis-à-vis des Noirs p. 595-599. Enfin, le retrait de William Pitt de la scène publique donne l’occasion au Premier Consul de conclure la paix avec l’Angleterre. Une paix qui ne pouvait être durable, puisqu’elle permettait à la France de naviguer sur les mers, de reconstituer son empire, et de devenir un danger pour la suprématie maritime britannique. Bonaparte en était conscient, mais ne fit rien pour amadouer la principale rivale de la France. Il en profita pour accroître son pouvoir en Europe et entreprendre des expéditions en Orient et aux Amériques. Parallèlement s’achevait la rédaction du Code civil, dont Napoléon s’attribuera l’entière paternité – alors que les premiers projets datent de 1793. Mais par son inflexible volonté, ici encore, il termina ce que la Révolution n’avait pu achever. Ceci et cela expliquent la conclusion de ce volet de la vie de Bonaparte. À savoir que jamais plus on ne le reverra faire un usage si judicieux de son génie et de sa force » p. 683. Il en est récompensé par le Consulat à vie qui le transforme en monarque – sans le titre ». Conclusion intrigante en un sens, parce qu’elle annonce une décadence paradoxale celle du Grand Empire. À ce stade, l’auteur a délaissé Machiavel et les influences qu’il avait bien pu exercer sur le héros. Et pourtant ! Bien des réformes entreprises sur le plan de la religion, des institutions, de l’ordre public, de la cour et des apparences, de la terreur salutaire à infliger aux opposants, de l’autorité que doit afficher le dictateur nouveau ou sur le plan militaire – notamment la parade hebdomadaire qui rappelait aux Français son statut de roi de guerre » – semblent autant de mises en pratique des conseils que distribuait quelques siècles plus tôt le penseur florentin. Stendhal aurait-il donc eu raison ? Derrière l’héritier des Lumières et de la Révolution semble bien se cacher un condottiere de la Renaissance le prince de Machiavel, hors normes et amoral. J'ajoute ci-dessous un petit dossier de ressources sur La Révolution Française , un sujet qui concerne l'étude de l'histoire de la France , pas tellement du FLE . Vous y retrouverez un peu d'histoire , des films , des comédies musicales , de l'humour ... des ressources audiovisuelles inspirées de ce fait historique . Je l'ai conçu comme complément à mon post sur la Fête nationale française du 14 juillet On commence ?A. Histoire 1 . La Révolution française film animation vous pouvez afficher les sous-titres 2. Il était une fois… l'Homme - La Révolution Française sous-titresJuillet 1789. Paris a faim et gronde. L’émeute menace, prend forme. Le peuple se rend à la Bastille... Peu après, Louis XVI tente de fuir, il sera arrêté à Varennes. 3. Le 14 juillet 1789 savez-vous pourquoi le 14 juillet est-il devenu la fête nationale de la France et le symbole de la Révolution française ? Infographie PDF Infographie La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen Infographie PDF Bonaparte Infographie L'héritage de la Révolution ................................ B . Audiovisuel 1. Le 14 Juillet 1789 Un film d'animation d'Anthony Pascal. Voici raconté heure par heure tout ce qui s'est passé à Paris le 14 juillet 1789 2. Film historique Les Années Lumière / Les Annnées Terribles Film historique franco-italo-germano-canadien en deux parties, Les Années lumière de Robert Enrico et Les Années terribles de Richard T. Heffron, sorti en Révolution française regroupe dans sa première partie Les Années lumière les événements de 1789 jusqu'à l'assaut des Tuileries le 10 août 1792, puis dans sa seconde partie Les Années terribles les évenements de l'emprisonnement du roi Louis XVI avec sa famille au Temple jusqu'à la fin de la Terreur, avec l'exécution de Robespierre. 3. Guillotine Petite histoire franco-allemande de la Guillotine Réalisée pour l'émission Karambolage d'Arte 4. Marie-Antoinette De toutes les reines de France, Marie-Antoinette Infographie est sans doute l’une des plus admirée et détestée à la fois. La pétillante Autrichienne est mariée très jeune à Louis XVI Infographie , héritier du trône de France. Des fastes de la cour de Versailles aux tourments de la Révolution française, découvrez l’histoire de la dernière grande Reine de France. Ouvrez les liens pour regarder les infographies PDF ........................................... C. Comédies musicales 1. " Marie-Antoinette et le Chevalier de Maison-Rouge" Clip Paroles Lorrin Avec ses villages, ses châteaux Ses maisons grises au bord de l’eau Je sais très bien comme on y danse Avec ses peurs et ses colères Ses idées révolutionnaires Je la connais mieux qu’on ne pense Martin Avec ses clochers, ses églises Ses traditions quoi qu’on en dise Elle garde un désir d’insolence Si j’ai pu l’offenser un jour Elle est comme une chagrin d’amour Qui me fait pleurer en silence Maurice La France, la France C’est l’ombre d’une croix sous un ciel de Provence La France, Lorrin C’est de garder la foi quand tout est joué d’avance Martin Avec ses jardins romantiques Ses ports de pêche en atlantique Je sais bien toutes ses différences Avec ses métiers d’artisans Tailleurs de pierres ou paysans Il y a 2000 ans qu’elle avance Marie Avec ses provinces immortels Enfant chérie du roi soleil Je connais bien sa descendance Avec ses mots de liberté Égalité, fraternité Dont je n’ai jamais pris conscience Maurice La France, la France C’est de croire jusqu’au bout jusqu’à la dernière chance La France, C’est de garder en nous nos souvenirs d’enfance Marie La France, la France Elle reste mon pays, d’hier à aujourd’hui La France Lorrin De toutes ses couleurs, elle reste dans mon cœur Marie Elle reste dans mon cœur Lyrics 2. "1789 Les amants de la Bastille" Spectacle musical français de Dove Attia, Albert Cohen et François Chouquet, sur des musiques de Rod Janois, Jean-Pierre Pilot, Olivier Schultheis, William Rousseau et Dove Attia, dont la première représentation eut officiellement lieu le 10 octobre 2012 au Palais des sports de Paris et la dernière le 5 janvier 2014 au Palais des sports également. Présentation des extraits de l'album intégral du spectacle par ici Chanson "1789 Ça ira mon amour - Rod Janois" + Fiche pédagogique FLE A2 / B1 Paroles Cette peur qui me déshabille Pour avoir osé ton nom sur ma peau Et ces pleurs qui te démaquillent Viennent emporter ma raison sous les flots Malgré tous Les regards qui fusillent Près de nous L'étendard qui vacille Après tout On s'en moque/moc moc moc... Ça ira mon amour Ah! ça ira pour toujours Allons amants déclamer nos serments Interdits Ça ira mon amour On oubliera les tambours Sur tous les murs j'écrirai je le jure Liberté chérie J'ai rêvé nos corps qui se touchent Caressé l'esprit de nos idéaux J'ai posé ma langue sur ta bouche Savourer l'essence de tes moindres mots Malgré tous Le désir est fragile Près de nous Le plaisir en péril Après tout On s'en moque/moque, moque, moque... Ça ira mon amour Ah! ça ira pour toujours Allons amants déclamer nos serments Interdits Ça ira mon amour On oubliera les tambours Sur tous les murs j'écrirai je le jure Liberté chérie Mon amour C'est ta vie que j'épouse En ce jour Serti de roses rouge Allons amants Il faut rire et danser Voilà le printemps... libéré Ça ira mon amour On écrira le grand jour Je t'offrirai mes nuits pour la vie C'est promis Ça ira mon amour Ah! ça ira pour toujours Allons amants déclamer nos serments Interdits Ça ira mon amour On oubliera les tambours Sur tous les murs j'écrirai je le jure Liberté Fiche pédagogique A2 / B1 EnseignerTV5Monde Paroles de clips Voilà quelques extraits du spectacle musical Je veux le monde , Pour la peine , Tomber dans ses yeux , Sur ma peu , Les mots que l'on ne dit pas Vous pouvez écouter et suivre les paroles du premier clip " 1787 , ... " Je Veux Le Monde " ...................................... D . Humour L'un des sketches de "Les Inconnus" Les Inconnus - La révolution Parodie d'un spectacle fait par des enfants d'école primaire sur la Révolution française ////////////////////////////////////////////// En rapport avec ... Fête nationale française du 14 juillet quelques ressources Bonne découverte ! Infographies Mon quotidien / Le petit Quotidien Publié le 15 févr. 2018 à 1809A n'en pas douter, le numérique chamboule nos vies. Il devient possible d'envoyer des centaines de messages gratuitement, de faire ses courses à minuit, de dénicher un livre rarissime en trois clics, et même de trouver un taxi à Paris. Demain, les voitures rouleront toutes seules et nous serons soignés avant de tomber n'est pas la première fois qu'un chapelet de nouvelles technologies bouleverse nos existences. Le métier à tisser, la machine à vapeur, le train, l'eau courante, l'électricité, l'ascenseur, l'automobile, la chaîne d'assemblage, l'ordinateur ont, eux aussi, changé nos vies. Les changements les plus profonds, les plus structurants, sont ceux qui changent la façon de produire, comme l'avait expliqué Karl Marx Le mode de production de la vie matérielle conditionne la vie sociale, politique et intellectuelle. »Très efficace, le passage de la production artisanale à la production industrielle avait engendré une formidable création de richesses, l'émergence du salariat, la montée des classes moyennes, l'apparition d'une société de masse production mais aussi consommation, médias, démocratie. Fondée sur des montagnes de données transmises Internet et traitées Big Data, la révolution numérique exerce trois effets radicalement différents de ceux engendrés par les vagues technologiques précédentes. Il est essentiel de les appréhender pour comprendre ce qui se MonopoleLe monde physique est régi par la loi d'airain des rendements décroissants. Turgot l'avait formulée il y a deux siècles et demi pour l'agriculture Chaque augmentation serait de moins en moins fructueuse. » Cette loi s'applique aussi dans l'industrie. Elle laisse du champ à la concurrence. Avec du capital et des idées, un nouveau venu peut rivaliser avec les acteurs en le numérique, ce n'est pas la loi de Turgot qui est à l'oeuvre, mais celle de Metcalfe. Selon cet informaticien américain, l'utilité d'un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs». On passe ici dans les rendements croissants. Plus il y a d'abonnés au téléphone ou d'utilisateurs de Facebook, plus le réseau est utile. Plus il y a de recherches sur Google, meilleur est le résultat des recherches. La qualité croît avec la des plates-formes est le royaume des monopoles naturels ». Le gagnant ramasse toute la mise winner takes all ». Non en raison de son comportement prédateur, comme le pétrolier Rockefeller au début du XXe siècle, mais en raison des caractéristiques intrinsèques de son activité. Quitte à rajouter des abus de position dominante, comme ceux pointés par la Commission européenne chez Microsoft et préambule de la Constitution de 1946, encore en vigueur aujourd'hui, stipule que toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères […] d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité ». Mais personne ne réclame la nationalisation de Google et Facebook, même s'ils accaparent l'essentiel de la publicité en ligne 78 % en France, et même 90 % sur le mobile. La réglementation des nouveaux monopoles est une question sans PolarisationLe métier à tisser, le marteau-piqueur et la chaîne de montage qui ont jalonné les révolutions industrielles renforcent tous l'efficacité du travail manuel. Les propriétaires des machines ont d'abord capté l'essentiel des gains de productivité. C'était l'accumulation primitive du capital», pour reprendre une autre expression de Marx. Mais, peu à peu, les salariés ont pris leur part. Leurs revenus se sont rapprochés de ceux qui étaient mieux placés dans l'échelle sociale. Une immense classe moyenne s'est montée du numérique en entreprise, l'intelligence artificielle ou la disponibilité d'énormes masses de données renforcent au contraire l'efficacité du travail intellectuel, de ceux que l'ancien ministre du Travail de Bill Clinton, l'universitaire Robert Reich, avait baptisés les ». Alors que la révolution industrielle avait resserré l'échelle sociale, la révolution numérique l'allonge. Les emplois intermédiaires disparaissent au profit des emplois très et peu qualifiés. La société se polarise et les inégalités s' IntimitéCette différence-là est la plus facile à saisir. Les révolutions industrielles avaient transformé notre environnement avec de nouvelles sources d'énergie, de nouveaux matériaux, une production de masse. Mais elles n'ont pas changé notre cerveau. La révolution de l'information, elle, agit au contraire sur notre façon de percevoir le monde et de le penser. La frontière entre vie publique et vie privée se déplace, voire s'estompe. Notre intimité n'est plus ce qu'elle de ces différences suffirait à changer nos vies et nos sociétés. Mais en plus, elles se combinent. Le recul de la concurrence dans une société polarisée exacerbe les inégalités économie des superstars ». L'intimité menacée par des monopoles de plus en plus puissants fait penser aux dictatures de science-fiction comme dans le film Minority Report ».Une société distendue où la vie privée se fragmente engendre une formidable défiance, que l'on retrouve par exemple dans l'électorat de Donald Trump. Il n'est guère étonnant que l'on s'interroge sur l'objet social de l'entreprise. Ou que monte l'idée d'un nouveau contrat social qui prendrait le relais de celui prôné par Jean-Jacques Rousseau. Au début des révolutions industrielles.

affiche il était une fois la révolution