LecaractĂšre professionnel de l’accident prĂ©suppose un accident du travail (article L. 411-1 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale). Il appartient au salariĂ© de prouver qu’il existe un lien de causalitĂ© entre l’accident et le travail. Agencenationale pour l’amĂ©lioration des conditions de travail (Anact) 192, avenue Thiers - CS 800 31 - 69457 Lyon cedex 06 Plan Mentions lĂ©gales Noteen date du 13/08/2021. Selon l’article L 411-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, « est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou Ă  l'occasion du travail Ă  toute personne salariĂ©e ou travaillant, Ă  quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d'entreprise. Dansce sens, tout accident survenu sur le lieu oĂč est exercĂ© le tĂ©lĂ©travail pendant l'activitĂ© professionnelle, est prĂ©sumĂ© accident de travail au sens de l’article L 411-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, de la mĂȘme façon que s’il avait eu lieu sur le lieu de travail. Parlons-en ensemble ! Textes de rĂ©fĂ©rences : ArticleL.411-1 du Code de la SĂ©curitĂ© sociale. Cas SpĂ©cifique: La loi française au travers des juridictions (cours de cassation et sĂ©curitĂ© sociale) prĂ©voit une responsabilitĂ© de l'employeur dans la survenue d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, vu comme rĂ©sultant en partie d'une grave nĂ©gligence de sa part 1 Que le taux d'incapacitĂ© permanente de l'assurĂ© soit au moins Ă©gal Ă  un taux dĂ©terminĂ© par dĂ©cret ; 2° Que l'assurĂ© ait Ă©tĂ© exposĂ©, pendant un nombre d'annĂ©es dĂ©terminĂ© par dĂ©cret, Ă  un ou plusieurs facteurs de risques professionnels mentionnĂ©s Ă  l'article L. 4121-3-1 du code du travail ; 3° Qu'il puisse ĂȘtre Ă©tabli . Longtemps rejetĂ© par les entreprises françaises, le tĂ©lĂ©travail est devenu, du fait de l'Ă©pidĂ©mie de Covid-19, la norme pour maintenir une activitĂ© Ă©conomique quasi normale depuis deux ans. Si, aujourd'hui, les salariĂ©s sont revenus pour partie au sein mĂȘme de l'entreprise, le tĂ©lĂ©travail reste toujours d'actualitĂ©. Mais, que se passe-t-il alors si le salariĂ© se blesse chez lui, durant les horaires de travail ? Quels sont les droits du salariĂ© et de l'employeur ?Cela vous intĂ©ressera aussi [EN VIDÉO] Le tĂ©lĂ©travail est-il une solution Ă©cologique ? Le tĂ©lĂ©travail gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  l'origine d'un dĂ©sastre Ă©cologique ? Transport, chauffage, trafic Internet, dĂ©chets informatiques
 Le tĂ©lĂ©travail est-il une chance pour l’environnement ou une calamitĂ© Ă©cologique ? D'aprĂšs le baromĂštre annuel TĂ©lĂ©travail et organisations hybrides de Malakoff MĂ©dĂ©rick publiĂ© le 24 fĂ©vrier 2022, 36 % des salariĂ©s pratiquent toujours le tĂ©lĂ©travail en janvier 2022, contre 38 % en dĂ©cembre 2021 et 41 % en mai 2020, lors du premier confinement. Pour 20 % d'entre eux, le tĂ©lĂ©travail se fait de maniĂšre contractualisĂ©e, ce qui n'est pas le cas pour les 16 % restants. Si, en moyenne le nombre de jours de tĂ©lĂ©travail par semaine Ă©tait de 3,5 en janvier 2022, il se situe dĂ©sormais autour de deux jours hebdomadaires. Mais que se passe-t-il alors si un accident du travail intervient durant les heures de travail alors que le salariĂ© est en tĂ©lĂ©travail ? Quels sont les droits du salariĂ© ? L'employeur peut-il s'opposer ?Qu’est-ce-que le tĂ©lĂ©travail d’aprĂšs la loi ?D'aprĂšs l'article du code du Travail, le tĂ©lĂ©travail se dĂ©finit comme Ă©tant toute forme d'organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait Ă©galement pu ĂȘtre exĂ©cutĂ© dans les locaux de l'employeur est effectuĂ© par un salariĂ© hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l'information et de la communication ». Le salariĂ© peut donc, aux yeux de la loi, effectuer son tĂ©lĂ©travail de chez lui mais aussi d'un espace de droits du salariĂ© en tĂ©lĂ©travailLe paragraphe 3 de l'article du code du Travail prĂ©cise que le tĂ©lĂ©travailleur a les mĂȘmes droits que le salariĂ© qui exĂ©cute son travail dans les locaux de l'entreprise ». Ainsi, qu'ils exercent en entreprise ou en tĂ©lĂ©travail, les droits des salariĂ©s restent inchangĂ©s. C'est pour cela que le tĂ©lĂ©travail doit faire l'objet d'un accord collectif ou d'une charte afin de bien dĂ©finir les contours du tĂ©lĂ©travail et les conditions de son accident pendant le temps de tĂ©lĂ©travail est-il un accident du travail ?Toujours selon l'article du code du Travail, l'accident survenu sur le lieu oĂč est exercĂ© le tĂ©lĂ©travail pendant l'exercice de l'activitĂ© professionnelle du tĂ©lĂ©travailleur est prĂ©sumĂ© ĂȘtre un accident de travail au sens de l'article L. 411-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale ». Cet article prĂ©cise en effet que est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou Ă  l'occasion du travail Ă  toute personne salariĂ©e ou travaillant, Ă  quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d'entreprise ».Ainsi, tout accident survenu Ă  domicile ou dans un espace de travail partagĂ© pendant les horaires devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme accident du travail et ĂȘtre pris en charge par son employeur au mĂȘme titre qu'un accident du travail qui se serait dĂ©roulĂ© dans les locaux de l' sont les dĂ©marches Ă  accomplir en cas d’accident en tĂ©lĂ©travail ?Ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme accidents du travail que les accidents ayant eu lieu durant les horaires de travail dĂ©finis avec l'employeur. Un accident survenu en dehors de ces horaires ou n'ayant aucun rapport avec votre travail ne sera pas considĂ©rĂ© comme accident du consĂ©quent, en cas d'accident durant le tĂ©lĂ©travail, l'employĂ© a 24 heures pour prĂ©venir ou faire prĂ©venir son employeur sauf cas de force majeure. Il doit par ailleurs faire constater ses blessures par un mĂ©decin dans les plus brefs dĂ©lais, qui fournira alors un formulaire d'arrĂȘt de travail si nĂ©cessaire, Ă  renvoyer Ă  la CPAM et Ă  l'employeur. L'employeur a, quant Ă  lui, l'obligation d'Ă©tablir une dĂ©claration d'accident du travail DAT et de la transmettre Ă  la CPAM dans les 48 heures suivant sa prise de du travail en tĂ©lĂ©travail l’employeur peut-il contester ?En cas de doute sur l'origine professionnelle de l'accident du travail, l'employeur peut Ă©mettre des rĂ©serves et contester de maniĂšre motivĂ©e. Il a alors un dĂ©lai de 10 jours Ă  compter de la date de DAT pour dĂ©clarer ses rĂ©serves auprĂšs de la CPAM, qui diligente une enquĂȘte pendant 70 jours. Pour pouvoir contester l'origine professionnelle d'un accident du travail en tĂ©lĂ©travail, l'employeur a l'obligation de fournir des preuves justifiant ses doutes quant Ă  l'accident de travail dĂ©clarĂ© par son tĂ©lĂ©travail a-t-il eu un impact sur les accidents du travail ?D'aprĂšs L’Essentiel 2020, SantĂ© et sĂ©curitĂ© au travail, publiĂ© par l'Assurance Maladie en octobre 2021, on observe une diminution de 17,7 % d'accidents du travail en 2020 par rapport Ă  2019, avec moins de accidents. C'est dans les activitĂ©s de travail temporaire avec -23,9 % et dans le secteur tertiaire avec -23,3 % que les baisses sont les plus fortes. On observe en revanche une hausse des accidents du travail dans les secteurs ayant Ă©tĂ© sollicitĂ©s durant la crise de Covid-19, Ă  savoir la vente Ă  distance +14 %, les centrales d'achats + 5 % et les ambulances +2,4 %.Les accidents de trajet ont eux aussi fortement baissĂ© du fait notamment des pĂ©riodes de confinement, avec une baisse de 19,7 % enregistrĂ©e par rapport Ă  2019. En revanche, le tĂ©lĂ©travail n'a pas empĂȘchĂ© les affections psychiques puisque maladies professionnelles relevant de troubles psychosociaux, ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es, soit environ 37 % de plus qu'en 2019, et ont donnĂ© lieu Ă  une prise en charge favorable par l'Assurance Maladie - Risques par ce que vous venez de lire ? Abonnez-vous Ă  la lettre d'information La question de la semaine notre rĂ©ponse Ă  une question que vous vous posez, forcĂ©ment. Toutes nos lettres d’information Historique EPICEA est une base de donnĂ©es factuelle sur les accidents du travail. Elle existe depuis 1988. Elle est le rĂ©sultat d'une collaboration entre la Caisse nationale de l'assurance maladie CNAMTS, les Caisses rĂ©gionales d'assurance retraite et de santĂ© au travail CARSAT, de la CRAMIF et l'Institut national de recherche et de sĂ©curitĂ© INRS. Les dossiers qui y sont analysĂ©s correspondent Ă  des accidents du travail mortels, graves ou significatifs pour la prĂ©vention et survenus Ă  des salariĂ©s du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de la SĂ©curitĂ© sociale. N'y figurent pas les accidents de trajet ; les maladies professionnelles TMS, syndrome du canal carpien, cancers professionnels, etc. ; des statistiques d'accidents ou de maladies professionnelles ; des donnĂ©es sur les coĂ»ts des accidents ou des maladies professionnelles ; les noms d'entreprise, de lieu ou de personnes. L'anonymat des personnes physiques et morales est respectĂ© et l'origine des informations est prĂ©servĂ©e. Source des donnĂ©es Le recueil d'information est effectuĂ© par les ingĂ©nieurs conseils et les contrĂŽleurs de sĂ©curitĂ© des Caisses rĂ©gionales d'assurance maladie, des Caisses d'assurance retraite et de la santĂ© au travail, de la CRAMIF et des Caisses gĂ©nĂ©rales de sĂ©curitĂ© sociale lors des enquĂȘtes aprĂšs accident. La codification et la saisie des enquĂȘtes sont assurĂ©es par des agents des CARSAT, CRAMIF et CGSS formĂ©s Ă  cet effet. Selon l'article L. 411-1 du code de la SĂ©curitĂ© sociale, est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu, par le fait ou Ă  l'occasion du travail, Ă  toute personne salariĂ©e ou travaillant, Ă  quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d'entreprises. Un mode public » donne accĂšs aux accidents de la base de donnĂ©es survenus depuis 1990 avec un nombre de variables rĂ©duit Ă  cinq et les marques de matĂ©riel anonymisĂ©es; N'hĂ©sitez pas Ă  contacter le service prĂ©vention des risques professionnels de la Caisse rĂ©gionale de votre rĂ©gion pour toute analyse approfondie ou pour tout complĂ©ment d'informations. Structure de la base de donnĂ©es en mode public Chaque fiche de la base de donnĂ©es correspond Ă  un salariĂ© accidentĂ© et contient cinq variables Le numĂ©ro du dossier qui s'incrĂ©mente automatiquement plus le numĂ©ro est Ă©levĂ©, plus l'accident est rĂ©cent Le comitĂ© technique national classification des grands secteurs d'activitĂ© selon l'arrĂȘtĂ© du 17 octobre 1995 modifiĂ© Le code entreprise jusqu'en 2015 code risque, dĂ©clinaison des comitĂ©s techniques nationaux ; Ă  partir de janvier 2015 code APE selon la nomenclature NAF Le facteur matĂ©riel le plus proche des lĂ©sions objet, matĂ©riel, matĂ©riau, installation, etc. intervenant dans l'accident Le rĂ©cit circonstanciĂ© de l'accident, Ă©ventuellement complĂ©tĂ© par des documents attachĂ©s photos, arbres des causes, schĂ©mas, etc. Le facteur matĂ©riel ou matĂ©riel en cause est structurĂ© et renvoie Ă  un libellĂ© plus ou moins dĂ©taillĂ©. Par exemple 510210 concerne les toitures en matĂ©riaux fragiles, 5102* une partie de bĂątiment ou d’ouvrage, 51* les zones gĂ©ographiques et emplacements de travail. Une collection de dossiers est obtenue par sĂ©lection multicritĂšre. Objectif et reprĂ©sentativitĂ© La base de donnĂ©es EPICEA n'est pas une base statistique puisque tous les accidents du travail n'y sont pas rĂ©pertoriĂ©s. Toutes les donnĂ©es chiffrĂ©es obtenues par comptages ou tableaux ne concernent que les populations Ă©tudiĂ©es et ne peuvent pas ĂȘtre extrapolĂ©es Ă  des ensembles plus larges d’accidents du travail. L’objectif de la base de donnĂ©es est de dĂ©crire un accident sans chercher Ă  Ă©tablir de responsabilitĂ©. La connaissance de l'analyse qui en a Ă©tĂ© faite permet de prendre des mesures en connaissance de cause. EPICEA est un outil de retour d'expĂ©rience. Les utilisations La lecture des rĂ©cits permet plusieurs utilisations Apporter un support ou un complĂ©ment Ă  une rĂ©flexion concernant la prĂ©vention des accidents VĂ©rifier les consĂ©quences possibles d'un risque d’accident Aider une dĂ©marche d'analyse a priori des risques pour un secteur donnĂ© Ă©valuation des risques, etc. Apporter des cas vĂ©cus et concrets servant d'exemple ou de document de travail lors d'action de formation, de sensibilisation, de campagne d'information, d'Ă©laboration de supports audiovisuels Etc. Un Français sur dix aurait fait une dĂ©pression en 2017 selon une Ă©tude de SantĂ© publique en France. La dĂ©pression serait responsable de 35 Ă  45% des arrĂȘts de travail. Le travail serait une cause majeure de dĂ©pression pour 58 % des français selon un sondage Odoxa. Comment faire reconnaĂźtre le caractĂšre professionnel de votre dĂ©pression ? Votre dĂ©pression peut ĂȘtre reconnue comme un accident du travail ou comme une maladie professionnelle. Comment faire reconnaĂźtre que votre dĂ©pression est un accident du travail ? Selon les dispositions des articles L. 411-1 et R. 441-2 du code de la sĂ©curitĂ© sociale est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail Ă  toute personne salariĂ©e ou travaillant Ă  quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise, la victime Ă©tant tenue d’en faire la dĂ©claration Ă  son employeur dans la journĂ©e ou au plus tard dans les 24 heures, sauf en cas de force majeure. Par consĂ©quent, constitue un accident du travail, un Ă©vĂ©nement ou une sĂ©rie d’évĂ©nements survenus Ă  des dates certaines par le fait ou Ă  l’occasion du travail, dont il est rĂ©sultĂ© une lĂ©sion corporelle ou psychique, quelle que soit la date d’apparition de celle-ci, alors que la maladie professionnelle est caractĂ©risĂ©e par une Ă©volution lente ou progressive Ă  laquelle on ne peut attribuer une origine ou une date certaine. Il en rĂ©sulte une prĂ©somption d’imputabilitĂ©, qui ne joue qu’une fois la matĂ©rialitĂ© du fait accidentel Ă©tablie et qui ne peut ĂȘtre combattue par la caisse ou l’employeur que par la preuve d’une cause totalement Ă©trangĂšre au travail ou par la preuve de l’existence d’une pathologie prĂ©existante Ă©voluant pour son propre compte. Il appartient donc au salariĂ© d’établir, au prĂ©alable, les circonstances exactes de l’accident autrement que par ses propres affirmations et de prouver que la lĂ©sion est apparue au temps et au lieu de travail. En cas de trouble psychologique, pour que l’accident du travail soit reconnu, le caractĂšre accidentel doit ĂȘtre caractĂ©risĂ© par la soudainetĂ© de l’évĂ©nement Ă  l’origine de la lĂ©sion. Cour d’appel, Versailles, 5e chambre, 6 Juillet 2017 n° 16/01741 Est prĂ©sumĂ© accident du travail en application des dispositions de l’article L. 411-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, tout Ă©vĂ©nement soudain ou sĂ©rie d’évĂ©nements survenus Ă  des dates certaines par le fait ou Ă  l’occasion du travail dont il est rĂ©sultĂ© une lĂ©sion physique ou psychique. Le salariĂ© qui entend se prĂ©valoir de la lĂ©gislation professionnelle doit Ă©tablir l’existence du fait accidentel et d’une lĂ©sion soudaine Ă  charge pour l’employeur ou pour la caisse qui conteste le lien de causalitĂ© de dĂ©montrer que l’accident ou la lĂ©sion invoquĂ©e Ă  une cause totalement Ă©trangĂšre au travail. La prĂ©somption d’imputabilitĂ© prĂ©citĂ©e ne dispense pas la victime d’un accident du travail de rapporter la preuve, au moins par un faisceau d’indices prĂ©cis et concordants, de la matĂ©rialitĂ© de l’accident et de lĂ©sions mĂ©dicalement constatĂ©es dans une proximitĂ© temporelle. Par ailleurs, l’employeur ou la Caisse prime ont la facultĂ© d’écarter les effets de la prĂ©somption en apportant la preuve au moyen d’élĂ©ments ou indices objectifs, que les lĂ©sions ou les arrĂȘts de travail ne sont pas imputables au travail. La dĂ©pression nerveuse est une maladie lorsqu’elle est la consĂ©quence d’un harcĂšlement qui s’inscrit dans la continuitĂ© et peut constituer un accident du travail si elle est la consĂ©quence d’un choc Ă©motionnel provoquĂ© par un fait prĂ©cis ou brutal, survenu en temps et au lieu du travail. Il n’appartient pas au Tribunal des Affaires de sĂ©curitĂ© sociale de statuer sur l’existence d’un harcĂšlement moral installĂ© dans la relation de travail entre un salariĂ© et son employeur, laquelle relevait de la seule compĂ©tence du juge du contrat de travail, mais de statuer sur la qualification d’accident du travail des faits datĂ©s et invoquĂ©s par ce dernier. Cour d’appel, Lyon, 21 Mars 2017 n° 16/00434 En application de l’article L751-6 du code rural et de la pĂȘche maritime, Est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail Ă  toute personne mentionnĂ©e Ă  l’article L. 751-1, salariĂ©e ou travaillant, Ă  quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole » Il est admis que des lĂ©sions psychiques, puissent ĂȘtre rattachĂ©es Ă  un accident du travail s’il apparaĂźt que ces lĂ©sions sont soudaines ou soudainement aggravĂ©es et peuvent ĂȘtre rattachĂ©es Ă  un fait prĂ©cis survenu au temps et au lieu du travail ; Ă  l’opposĂ©, si l’état dĂ©pressif relĂšve d’un processus maladif progressif, il ne peut recevoir la qualification d’accident du travail. Cour d’appel, ChambĂ©ry, Chambre sociale, 14 Mars 2017 n° 16/01641 Comment faire reconnaĂźtre que votre dĂ©pression est une maladie professionnelle ? L’article alinĂ©a 4 du code de la sĂ©curitĂ© sociale prĂ©voit qu’une maladie, dont le lien essentiel et direct avec le travail habituel de la victime et entraĂźnant son dĂ©cĂšs ou une incapacitĂ© permanente Ă©valuĂ©e Ă  un taux d’au moins 25 %, peut ĂȘtre reconnue d’origine professionnelle par la CPAM suite Ă  un avis motivĂ© du comitĂ© rĂ©gional de reconnaissance des maladies professionnelles auquel elle est tenue de se conformer. L’article du mĂȘme code prĂ©cise la liste des documents devant constituer le dossier que doit transmettre la CPAM au CRRMP et dispose que, la victime, ses ayants droit et son employeur peuvent dĂ©poser des observations qui sont annexĂ©es au dossier ». Cour d’appel, Bourges, Chambre sociale, 22 Juin 2017 n° 16/00003 En application de l’article L461-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale peut ĂȘtre reconnue d’origine professionnelle une maladie caractĂ©risĂ©e non dĂ©signĂ©e dans un tableau de maladies professionnelles lorsqu’il est Ă©tabli qu’elle est essentiellement et directement causĂ©e par le travail habituel de la victime et qu’elle entraĂźne le dĂ©cĂšs de celle-ci ou une incapacitĂ© permanente d’un taux Ă©valuĂ© dans les conditions mentionnĂ©es Ă  l’article L 434-2 et au moins Ă©gal Ă  un pourcentage dĂ©terminĂ©. Un certificat mĂ©dical Ă©tabli le 30 avril 2011 mentionne que monsieur B. prĂ©sente un syndrome anxio-dĂ©pressif sĂ©vĂšre avec accĂšs mĂ©lancolique et idĂ©es noires. Il est constant que la maladie ainsi caractĂ©risĂ©e n’est pas dĂ©signĂ©e dans l’un des tableaux de maladies professionnelles. ConformĂ©ment Ă  l’alinĂ©a 5 de l’article L461-1 prĂ©citĂ©, la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Oise a saisi le ComitĂ© rĂ©gional de reconnaissance des maladies professionnelles du Nord Pas de Calais Picardie qui, le 25 janvier 2012, a rendu un avis dĂ©favorable ainsi libellĂ© aprĂšs avoir entendu le service de prĂ©vention de la CARSAT et lu les Ă©lĂ©ment obtenus par le mĂ©decin du travail, et en l’état actuel du dossier, il ne peut ĂȘtre retenu de lien direct et essentiel entre l’affection prĂ©sentĂ©e et l’exposition professionnelle. Saisi d’une contestation sur le lien causal entre la maladie dĂ©clarĂ©e et la situation de travail, le premier juge, avant dire droit, a fait recueillir l’avis d’un autre ComitĂ© rĂ©gional de reconnaissance des maladies professionnelles et le comitĂ© d’Ile de France, le 24 septembre 2014, a Ă©mis un avis favorable dans les termes suivants "certaines conditions de travail peuvent favoriser l’apparition de syndromes anxio-dĂ©pressifs. L’analyse des conditions de travail telles qu’elles ressortent de l’ensemble des piĂšces du dossier ainsi que des Ă©lĂ©ments mĂ©dicaux comportant l’avis d’un mĂ©decin sapiteur en psychiatrie permettent de retenir un lien direct et essentiel entre le travail habituel et la maladie dĂ©clarĂ©e par certificat mĂ©dical du 30/04/2011." Si l’avis du ComitĂ© rĂ©gional de reconnaissance des maladies professionnelles s’impose Ă  la caisse, c’est Ă  tort que monsieur B. fait valoir que cet avis lie le juge. Au contraire, il appartient Ă  la juridiction saisie, non seulement de vĂ©rifier que cet avis a Ă©tĂ© Ă©mis dans des conditions conformes aux dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires applicables, mais aussi, s’agissant d’une maladie non dĂ©signĂ©e par un tableau, d’exercer son pouvoir d’apprĂ©ciation sur l’ensemble des Ă©lĂ©ments de fait versĂ©s aux dĂ©bats au nombre desquels l’avis du comitĂ© afin de dĂ©terminer si la maladie dĂ©clarĂ©e est essentiellement et directement causĂ©e par le travail habituel du patient. Ce devoir d’apprĂ©ciation est d’autant plus impĂ©rieux lorsque, comme en l’espĂšce, les deux comitĂ©s saisis ont Ă©mis des avis contraires entre eux. Cour d’appel, Amiens, Chambre sociale, 2 Mars 2017 n° 15/03278 Éric ROCHEBLAVE Avocat au Barreau de Montpellier SpĂ©cialiste en Droit du Travail et Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Consultations par tĂ©lĂ©phone L’ActualitĂ© du Droit du Travail et du Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Les rĂšgles relatives aux pouvoirs de police de la circulation routiĂšre dĂ©volus au prĂ©sident du conseil exĂ©cutif dans la collectivitĂ© territoriale de Corse sont fixĂ©es par les articles L. 4424-21 et L. 4424-25 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales ci-aprĂšs reproduits " Art. L. collectivitĂ© territoriale de Corse assure la construction, l'amĂ©nagement, l'entretien et la gestion de la voirie classĂ©e en route nationale. Par convention, la collectivitĂ© territoriale peut en dĂ©lĂ©guer la mise en oeuvre aux dĂ©partements. La voirie classĂ©e en route nationale est transfĂ©rĂ©e dans le patrimoine de la collectivitĂ© territoriale. Sur le territoire de la Corse, par dĂ©rogation Ă  l'article L. 110-3 du code de la route, la liste des routes Ă  grande circulation est fixĂ©e par dĂ©libĂ©ration de l'AssemblĂ©e de Corse. " " Art. L. prĂ©sident du conseil exĂ©cutif prĂ©pare et exĂ©cute les dĂ©libĂ©rations de l'AssemblĂ©e. Il est l'ordonnateur des dĂ©penses et prescrit l'exĂ©cution des recettes de la collectivitĂ© territoriale de Corse, sous rĂ©serve des dispositions particuliĂšres du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts relatives au recouvrement des recettes fiscales des collectivitĂ©s locales. Il est le chef des services de la collectivitĂ© territoriale de Corse. Il gĂšre les personnels de la collectivitĂ© dans les conditions prĂ©vues par l'article 16-3 de la loi n° 72-619 du 5 juillet 1972 portant crĂ©ation et organisation des rĂ©gions et la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives Ă  la fonction publique territoriale. Il peut, sous sa surveillance et sa responsabilitĂ©, donner une dĂ©lĂ©gation de signature aux responsables desdits services. Il gĂšre le patrimoine de la collectivitĂ© territoriale de Corse. A ce titre, il exerce les pouvoirs de police affĂ©rents Ă  cette gestion. Il dĂ©lĂšgue par arrĂȘtĂ©, sous sa surveillance et sa responsabilitĂ©, l'exercice d'une partie de ses attributions aux conseillers exĂ©cutifs. Ces dĂ©lĂ©gations subsistent tant qu'elles n'ont pas Ă©tĂ© rapportĂ©es. En cas d'empĂȘchement pour quelque cause que ce soit, le prĂ©sident du conseil exĂ©cutif de Corse est provisoirement remplacĂ© par un conseiller exĂ©cutif dans l'ordre de la liste Ă©lue. Constitue un accident du travail un Ă©vĂ©nement ou une sĂ©rie d’évĂ©nements survenus Ă  des dates certaines par le fait ou Ă  l’occasion du travail dont il est rĂ©sultĂ© une lĂ©sion corporelle. Ainsi peuvent bĂ©nĂ©ficier de la prise en charge spĂ©cifique aux accidents du travail, les personnes victimes d’agression ou ayant subi un choc Ă©motionnel au temps et au lieu du travail et qui dĂ©veloppent Ă  la suite des faits, des pathologies dues au stress post traumatique. L’article du Code de la SĂ©curitĂ© Sociale qui pose en principe que tout accident survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail quelle qu’en soit la cause est considĂ©rĂ© comme un accident du travail, institue une prĂ©somption d’imputabilitĂ© de l’accident du travail. La Cour de cassation considĂšre que les juges du fond apprĂ©cient souverainement si un accident est survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail. Cass. Civ. 2, 1er juillet 2003 n° Un entretien ou une rĂ©union avec votre employeur sont de nature Ă  vous provoquer une dĂ©pression nerveuse pris en charge au titre des accidents du travail DĂšs lors qu’elle a constatĂ© qu’une dĂ©pression nerveuse Ă©tait apparue soudainement deux jours aprĂšs un entretien d’évaluation au cours duquel lui avait Ă©tĂ© notifiĂ© un changement d’affectation, et consĂ©cutive, selon l’expertise mĂ©dicale technique, Ă  cet entretien, la cour d’appel de Bordeaux Ă©tait fondĂ©e Ă  en dĂ©duire qu’il s’agissait d’un accident du travail. Cass. Civ. 2, 1er juillet 2003 n° Cour d’Appel de Bordeaux, 21 mars 2002 n° 173868 Par ailleurs, la prĂ©somption d’imputabilitĂ© demeure lorsque l’accident aggrave un Ă©tat pathologique prĂ©existant. Lorsqu’un accident du travail entraĂźne l’aggravation d’un Ă©tat pathologique prĂ©existant n’occasionnant pas lui mĂȘme d’incapacitĂ©, la totalitĂ© de l’incapacitĂ© du travail rĂ©sultant de cette aggravation doit ĂȘtre prise en charge par la lĂ©gislation des accidents du travail. Un syndrome dĂ©pressif rĂ©actionnel Ă  pression psychologique mĂ©dicalement constatĂ©, ayant gĂ©nĂ©rĂ© un arrĂȘt de travail peut ĂȘtre la consĂ©quence immĂ©diate et soudaine d’évĂ©nements liĂ©s Ă  une rĂ©union de travail au cours de laquelle une salariĂ©e a Ă©tĂ© soudainement prise Ă  partie et a subi diffĂ©rents reproches de la part de tous les participants. Cour d’appel d’Agen 10 novembre 2009 n° 08/01037,425 - Une lettre de votre employeur est de nature Ă  vous provoquer une dĂ©pression nerveuse pris en charge au titre des accidents du travail Aux termes de l’article L 411-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, est considĂ©rĂ© comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou Ă  l’occasion du travail Ă  toute personne salariĂ©e ou travaillant, Ă  quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise ». Si ce texte Ă©dicte une prĂ©somption d’imputabilitĂ© au travail d’un accident survenu au lieu et au temps du travail, le caractĂšre professionnel d’un accident non survenu au temps et au lieu du travail peut ĂȘtre reconnu si la victime Ă©tablit qu’il est survenu par le fait du travail. Ainsi, le contenu d’un courrier de l’employeur est de nature Ă  provoquer un traumatisme psychologique pris en charge au titre des accidents du travail. Cour d’Appel de Riom, 21 juin 2011 n° 10/02124 Éric ROCHEBLAVE Avocat SpĂ©cialiste en Droit Social Barreau de Montpellier Blog de l’ActualitĂ© du Droit du travail

article l 411 1 du code de la sécurité sociale